Le Canoë Trip en Suède : l’aventure sauvage au fil de l’eau

Temps de lecture : 13 min

Qui n’a jamais rêvé de s’évader loin de l’agitation du quotidien pour se plonger au cœur d’une nature sauvage et préservée ? De vivre au rythme des éléments, sans temps ni argent. Déconnecter pleinement pour se reconnecter inévitablement.

Imaginez-vous glisser sur l’eau, entouré de forêts boréales et bercé par le clapotis d’une embarcation navale, fendant les courants à la seule force des bras.

C’est l’aventure unique que propose Le Canoë Trip dans la somptueuse région du Dalsland en Suède occidentale.

Retour sur une semaine en canoë en Suède, testée et 100% approuvée.

Article en collaboration avec Travelbase.

Les préparatifs de la conquête de l’Ouest suédois

En évoquant le terme “Scandinavie”, des images de grands espaces et de quiétude s’immiscent instantanément en tête. Si vous suivez L’instant nordique depuis quelques temps (sur le blog ou sur les réseaux sociaux), vous avez probablement vu un certain nombre d’expédition en Norvège et en Suède à pied lors de city trip, en voilier ou à vélo. Il existe cependant un moyen de transport particulièrement adapté pour découvrir ces territoires majestueux et quasi-désertiques : le canoë.

Sur la côte ouest suédoise, les archipels de Göteborg et du Bohuslän attirent tous les projecteurs grâce à leurs archipels idylliques et leurs villages de carte postale. En s’enfonçant davantage à l’intérieur des terres, on trouve pourtant des trésors presque insoupçonnés. Comme si l’arbre Bohuslän cachait la forêt du Värmland. On pourrait comprendre l’origine : organiser un canoë trip en Suède peut s’avérer contraignant (logistique, permis,…) et éprouvant. Heureusement, l’agence de voyage responsable Travelbase propose dans son catalogue un séjour… éponyme : le Canoë Trip. (plus d’infos pratique en bas de l’article)

Retour en vidéo sur une semaine de canoë sur les lacs Dalsland. ©Vidéo réalisée par Robin_Jules

L’arrivée : bienvenue au paradis boréal

Débarquer au camp de base du Canoë Trip, c’est comme ouvrir un livre dont on a lu que la page de couverture. A la fois intriguant et prometteur. Et le premier chapitre de ce conte s’ouvre immanquablement sur l’arrivée au camp de base, à Outpost North. Ne le cherchez pas sur une carte, même Google Maps a du mal à le localiser. Faîtes plutôt confiance au taxi local, qui connait l’endroit comme sa poche, puisque la région du Dalsland accueille chaque année des milliers d’amateurs d’activités aquatiques.

Accompagné d’un ami vidéaste, nous nous apprêtons à passer une semaine à pagayer sur des lacs cristallins, à bivouaquer sous un ciel étoilé et à explorer des forêts enchantées.

La base de loisir, qui ne cesse de se développer, fait office de porte d’entrée sur ce vaste territoire parsemé de rivières et de lacs. Kråkviken, c’est votre dernière chance de savourer la civilisation avant d’embarquer pour un voyage en autonomie complète pendant une semaine. Notre canoë sera notre maison flottante pendant les prochains jours.

Dès l’arrivée au camp de base, nous avons été équipés de tout le nécessaire pour notre aventure : canoë, pagaies, gilets de sauvetage, carte de navigation, roues de portage et un kit de cuisine complet pour tenir une semaine en autonomie. Pas de légumes frais certes, mais de quoi tenir largement 6 jours en glucides et protéines. Charger correctement l’embarcation s’avère plus technique qu’il n’y parait ; bien répartir les poids entre l’avant et l’arrière, sécuriser les sacs et recouvrir notre chargement d’une bâche étanche pour éviter de retrouver nos affaires gorgées d’eau dès le premier soir. Car nos journées suivront un rythme simple et efficace : plusieurs heures de pagayage en journée pour explorer les recoins des lacs, puis la recherche de l’emplacement idéal pour notre bivouac.

L’aventure au cœur de la nature : jour après jour

Depuis la plage, les contours du rivage se dessinent et se découvrent. Tout n’est que bleu et vert, d’un calme absolu. Seuls les cormorans interrompent le silence de plomb. Les premiers coups de pagaies sont quelque peu hésitants, la cadence reste à trouver. Chaque rameur doit pagayer 4-5 coups d’un côté, pendant que le second s’exécute de l’autre côté du canoë, avant d’inverser les bords. L’embarcation, bien que volumineuse, se révèle étonnamment maniable sur les eaux suédoises. Forêts de pins, rochers granitiques et eaux turquoises défilent au rythme lancinant de notre radeau. Notre rétine frétille en s’approchant de Vårvik Kyrka, une sublime église blanche ornée de feuilles d’or, comme posée sur une presqu’île au milieu du lac Västra Silen.

Des dizaines de lacs, de plusieurs kilomètres de long, parsème la région du Dalsland. ©L’instant nordique

On pagaie jusqu’à 21h, le temps de profiter de la golden hour sur ce mirroir d’eau. La ligne d’horizon se confond avec le ciel, tant les couleurs se mélangent entre l’orangé et le bleu sombre. En s’engouffrant dans un petit archipel, on découvre notre premier abris pour la nuit. D’autres aventuriers ont déjà investis les lieux, mais pas de traces de moustiques. On monte notre camp éphémère, composé d’une tente, d’un hamac et d’une bâche pour protéger nos affaires. Bien que les journées soient gorgées de soleil, les nuits dans la région sont souvent pluvieuses. Il est 23h30, juste le temps de parcourir la petite île à pied à la recherche du spot idéal pour s’émerveiller devant le coucher de soleil incandescent.

Chacun sa technique pour quitter la berge et commencer à pagayer. ©L’instant nordique

Le passage de l’écluse de Lennartsfors

Jour 2, réveil dynamique et coeur empli d’euphorie. Aujourd’hui, nous devons passer notre première écluse. Avant ce grand moment, il est indispensable de prendre quelques forces. Remplir la casserole de l’eau du lac – potable -, la faire bouillir sur le réchaud, réhydrater un sachet de nourriture, et surtout déguster un café grâce à notre presse française. Des gestes matinaux qui deviendront notre rituel jour après jour.

Décamper se révèle plus long qu’imaginé. Il nous faut bien 2h pour tout emballer, ranger et empiler l’ensemble comme un Tretis sur le canoë afin d’assurer une stabilité optimale. L’embarcation semble aussi soulagée que nous de reprendre le fil de l’eau. Malheureusement, la météo n’est pas à la fête. L’eau sera l’élément principal du jour, sur et en dehors du canoë.

La région accueille de nombreux abris pour se protéger des conditions météo parfois pluvieuses. ©L’instant nordique

Nous nous engouffrons dans un bras du lac, à l’image d’un fjord version miniature. Les rivages se resserrent inéluctablement autour de notre radeau, le vert sombre des conifères donnent une allure quasi hivernale à l’atmosphère. Le décor n’en reste pas moins saisissant, notamment à l’approche de Gustavsfors. En ressortant la bourgade, on découvre l’immensité du lac Lelång. Plus de 80 km long, que l’on devra traverser du sud au nord. A l’est, la rive de granite relativement plate ; à l’ouest, on admire les vestiges de la glaciation millénaire à travers les collines embrassant les nuages. Pas le temps de traîner sous ce ciel gris et menaçant. Après deux heures d’effort, nous voilà arrivés à Lennartfors, ancien bourg stratégique de la route du bois.

Le moment que l’on attendait depuis le début de ce canoë trip était enfin arrivé : le passage de l’écluse. On nous avait prévenu : les trois niveaux de l’écluse, la puissance de l’eau, le petit village pittoresque… Tout concourait à créer une atmosphère unique. C’était comme s’aventurer dans les entrailles d’un géant endormi.

Nous nous rapprochions lentement de cette imposante structure de béton. Le grondement sourd de l’écluse rompait le silence qui régnait sur l’eau. La pluie, fine et persistante, créait un voile brumeux qui réduisait la visibilité et accentuait notre sentiment d’isolement. Le canoë, balloté par les remous, semblait une minuscule embarcation perdue dans cet univers aquatique. Les parois de l’écluse s’élevaient à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, nous enfermant dans un espace étroit et quelque peu oppressant. Chaque goutte qui percutait la toile de notre tente semblait amplifier le bruit assourdissant de l’eau qui s’engouffrait dans la chambre d’éclusage. Le niveau de l’eau montait inexorablement, nous rapprochant du sommet de cette gigantesque porte d’eau. Les quelques lueurs qui filtraient à travers les nuages illuminaient les parois mouillées, révélant des traces de corrosion et des inscriptions mystérieuses laissées par d’autres voyageurs.

A mesure que nous nous élevions, le paysage environnant se transformait sous nos yeux. Lorsque les portes de l’écluse s’ouvrirent enfin, nous nous retrouvons sur un deuxième niveau. Et de nouveau, le même scenario. Sécuriser le canoë gräce aux cordes fixées aux parois, fermeture des portes arrières, ouverture légère des portes avant, gonflement du sas d’eau, puis ouverture complète pour accéder au dernier niveau. Au terme du troisième niveau, nous pouvions enfin avouer avoir dompter l’écluse de Lennartfors. Nous avions franchi un nouveau pas dans notre aventure, mais la nature nous avait rappelé notre petitesse face à sa puissance.

Les couchers de soleil avec vue, LA plus belle récompense durant ce canoé trip. ©L’instant nordique

Le lac de Store Le, forêt préservée et portages en vue

Le canoë s’enfonce dans un des bras nord du lac. Les rives se resserrent, l’ambiance devient plus intimiste. La forêt du Halens Naturreservat a quelque chose de presque mystique. On passera deux jours à errer dans ses eaux sombres, à la recherche d’une éclaircie et de bivouacs. Difficile de réaliser un feu dans une région aussi gorgée d’eau. Ce qui est certain, c’est qu’après chaque journée passer sur l’eau, retrouver la terre ferme représente une sensation toujours aussi agréable. À terre, on installe tente et hamac et l’on se met à chercher du bois mort pour lancer un feu dans les petits espaces dédiés. Coupés du monde et laissés à la merci de la nature, on apprécie d’autant plus les savoureux repas lyophilisés du food pack.

Le cinquième jour s’annonce épique. 24h de pluie annoncée, trois portages à réaliser et toujours ce mystère sur nos conditions de nuitée. A l’aller, nous avions repérer une cabane comme laissée à l’abandon, et nous avons bien l’intention d’y établir notre camp de base, à l’abri de l’orage et des vents tournants. Plus de 35km nous attendent, entrecoupés de trois portages à réaliser. Les portages, ces moments où l’on transporte notre embarcation sur terre, sont autant de défis à relever. On met quelque temps avant de trouver la meilleure stratégie pour mettre le canoë sur les roues sans devoir décharger l’ensemble de notre chargement. Il suffit de le basculer à 90*; quand l’un maintient l’équilibre fragile de l’angle parfait, l’autre se charge de glisser les roues sous le centre de l’embarcation. Il ne reste qu’à tirer notre canoë sur les centaines de mètres de graviers avant de le remettre à l’eau. Ces portages sont des moments bienvenus pour détendre nos muscles endoloris, épuisés par la répétition des mêmes gestes et la dureté des assises de l’embarcation.

Nous arrivons à temps pour établir notre camp de fortune, en vue de la tempête annoncée pour la nuit et le jour suivant. On s’installe entre ces quatre murs, tentant de nous réchauffer aussi bien que possible. En regardant par les fenêtres, difficile de croire que l’été bat son plein. Bonnets, gants et polaires nous aident à passer ce moment exigeant, tant physiquement que mentalement. Nous avions perdu la notion de sédentarité. En 2024, et même perdus dans les méandres du Dalsland, la couverture 5G a réussi à faire son trou. On en profite pour anticiper les jours suivants ; et bonne nouvelle, la chaleur estivale est annoncée pour nos derniers jours de navigation.

Les deux dernières journées se sont enchaînées entre navigation sous un soleil de plomb, rencontres plus fréquentes avec d’autres canoéistes et recherche du spot parfait pour le bivouac. Plus nous nous rapprochions du retour à la réalité, plus nous profitions de l’allemansrätten, ce droit à la nature garanti pour tous en Scandinavie.

Conclusion : le canoë trip, un appel à l’aventure

Ce voyage en canoë en Suède a été bien plus qu’une simple aventure, une véritable immersion au cœur d’une nature sauvage et préservée. Les paysages grandioses, les lacs paisibles et les forêts luxuriantes ont été une source d’émerveillement constante. Chaque coup de pagaie, chaque instant passé au bord de l’eau ou sous les étoiles a été une connexion profonde avec la nature.

Ce voyage a été l’occasion de se dépasser, de repousser ses limites et de découvrir une force intérieure insoupçonnée. L’autonomie, l’adaptation aux éléments et la vie au rythme de la nature ont été une école de résilience et d’humilité.

En testant le portage, on se rend compte que le canoé est décidément un moyen tout terrain. ©L’instant nordique

Les questions pratiques sur le Canoë Trip

Comment dormir lors d’un voyage itinérant en canoë

Le camping sauvage en Suède

Bien que l’immensité des paysages suédois puisse donner un sentiment de solitude, la présence discrète d’autres canoéistes rappelle que l’on n’est jamais vraiment seul au cœur de cette nature sauvage. Le camping sauvage en Suède, une expérience à part, est rendu possible grâce à l’Allemansrätt, un droit d’accès à la nature qui offre une liberté unique de planter sa tente où bon vous semble. C’est une invitation à vivre une aventure authentique, en communion totale avec la nature scandinave.

Cependant, cette liberté ne saurait exister sans une conscience aiguë de la fragilité de l’environnement. Le respect de la nature est primordial. Le principe du « leave no trace » est essentiel :

• Ne laissez aucun déchet derrière vous: rapportez tous vos déchets, même les plus petits.
• Ne laissez rien de ce que vous avez apporté: que ce soit de la nourriture, du matériel ou autre.
• Utilisez des produits biodégradables: pour minimiser votre impact sur l’environnement.
• Faites du feu uniquement dans les foyers aménagés: pour éviter les risques d’incendie et de dégradation du sol.
• Enterrez vos besoins en pleine nature: à une distance respectable des cours d’eau et des sentiers.

La Suède offre une multitude d’endroits où passer la nuit, mais il est essentiel de se rappeler que chaque bivouac est une empreinte, et qu’il est de notre devoir de faire en sorte que cette empreinte soit la plus légère possible.

Dans un tel décor, faire la vaisselle n’est plus une corvée mais une partie de plaisir. ©L’instant nordique

Dormir en Suède : l’option des shelters

Si le camping sauvage est une option prisée grâce à l’allemansrätt, les shelters représentent une alternative intéressante pour dormir en Suède. Ces structures rustiques, souvent situées dans des cadres idylliques, offrent un abri confortable et convivial. Imaginez-vous au coin du feu, entouré de voyageurs partageant leurs récits de la journée… une expérience sociale et conviviale unique !

Les avantages des shelters lors du Canoë trip en Suède

• Convivialité et rencontres : les shelters, c’est avant tout des lieux de partage où l’on se retrouve autour d’un feu de camp. L’occasion de rencontrer d’autres aventuriers, de se partager des tips et ou des marshmallows grillés.
• Confort rudimentaire : quand le ciel se fait gris, les shelters offrent un abri idéal pour tenter de rester au sec. Ils sont toujours équipés d’un foyer et de toilettes sèches. Autant dire, un petit luxe après. unjournée à pagayer et transpirer. 
• Emplacements privilégiés : les shelters dans la région du Dalsland bordent généralement les côtes, pour offrir des vues époustouflantes. 

Le tarp : votre allié indispensable pour un voyage en canoë réussi

Léger et facile à transporter, le tarp est un incontournable de tout voyage en canoë. Il vous protégera des averses soudaines, fréquentes en Scandinavie, et vous offrira un espace sec pour vous reposer ou pique-niquer. Mais attention, l’installation d’un tarp demande un peu de pratique. Pour une protection optimale, il est essentiel de maîtriser quelques techniques simples et d’éviter la formation de poches d’eau.

Voici quelques conseils pour bien utiliser votre tarp :

• Choisissez un emplacement plat et dégagé, à l’abri du vent.
• Tendez le tarp solidement en utilisant des cordes et des piquets.
• Ajustez la hauteur et l’inclinaison du tarp en fonction de la météo.

Avec un peu d’entraînement, vous deviendrez un expert du tarp et vous profiterez pleinement de votre voyage en canoë, quelles que soient les conditions météorologiques.

A l’abordage des canoés dans la région du Dalsland en Suède. ©L’instant nordique

Canoë Trip en Suède : une aventure accessible à tous !

L’idée d’un voyage en canoë en pleine nature suédoise vous fait rêver, mais vous craignez de ne pas être à la hauteur ? Rassurez-vous, cette aventure est bien plus accessible que vous ne le pensez !

Pas besoin d’être un sportif de haut niveau pour profiter de la magie des lacs suédois. L’objectif principal est de se faire plaisir, de se reconnecter avec la nature et de vivre des moments intenses.

Alors, quel niveau faut-il avoir pour se lancer ?

Nul besoin d’être un expert en canoë ou un aventurier chevronné. Ce voyage est conçu pour être accessible à tous, même aux débutants. Vous pagayerez à votre rythme, sans pression ni compétition.

La seule « difficulté » pourrait être l’immersion en pleine nature pendant 7 jours. Si vous n’êtes pas habitué à ce mode de vie, cela peut demander un temps d’adaptation. Mais l’émerveillement des paysages et la beauté des lieux vous feront vite oublier les petits inconvénients.

Voici quelques conseils pratiques pour préparer votre aventure :

• Réservez à l’avance : Les places pour le Canoë Trip sont limitées, surtout en haute saison (du 4 juin au 10 septembre).
• Équipez-vous en conséquence : Prévoyez des vêtements chauds et imperméables, de bonnes chaussures de randonnée, un sac de couchage adapté aux températures, et une trousse de premiers secours.
• Choisissez l’option « Food pack » : Pour 110€ par personne, vous pouvez opter pour un pack de nourriture, avec une option végétarienne.
• Pensez à l’assurance : Le Canoë Trip propose une assurance lors de l’inscription, mais vous pouvez également choisir un organisme spécialisé comme ACS.
• Optez pour un permis de pêche : Si vous souhaitez taquiner le poisson, vous pouvez acheter un permis de pêche au camp de base (entre 20 et 35 euros pour une semaine).

Le tarif : à partir de 490€ par personne, transport en bus depuis Bruxelles inclus. Une réduction de 110€ est appliquée si vous ne souhaitez pas prendre le bus.

Toutes les infos sont à retrouver sur le site du Canoë Trip.

Alors, prêt à vivre une expérience inoubliable au cœur de la nature suédoise ? N’hésitez plus et lancez-vous dans cette aventure unique !