Midsommar, un condensé de Suède en plein été

Midsommar, un condensé de Suède en plein été

Midsommar, un condensé de Suède en plein été

Temps de lecture : 4 min

Midsommar. La simple évocation de ce nom illumine un visage, esquisse un sourire, adoucit les moeurs. Un mot synonyme de longues soirées estivales, d’un banquet souvent gargantuesques et d’une atmosphère rythmée par l’unique envie d’apprécier l’instant présent.

Midsommar, quintessence épicurienne ?

Pour célébrer le solstice d’été, les Suédois ont en tout cas une manière bien à eux d’accueillir à bras ouverts la promesse d’un teint hâlé retrouvé grâce aux longues semaines ensoleillées.

L’instant nordique revient sur l’un des jours les plus attendus de l’année.

Midsommar en 26 chansons.

Le répertoire indispensable des chansons et des danses traditionnelles.

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Midsommar, à l’origine d’une fête païenne

Ce vendredi 23 juin, quand la France a finit de vibrer pour la Fête de la musique, la Suède résonne à l’unisson pour un weekend entier. Midsommar a sonné. Ce moment de célébration païen trouve son origine à l’ère pré-chrétienne. A cette époque, les peuples vouent un culte sans retenu au soleil, alors synonyme de fertilité, d’abondance et de plaisirs. Cette période de l’année entourant le solstice d’été où les lumières magiques du crépuscule prennent le pas sur l’obscurité de la nuit aurait eu une signification particulière pour les scandinaves.

Malgré les tentatives ultérieures de l’Église pour transformer la Saint-Jean en une fête entièrement chrétienne, les symboles et coutumes païens ont résisté à l’épreuve du temps.

Au fil du temps et des exodes, Midsommar s’est exporté au-delà de la Suède. Aujourd’hui, la Norvège et la Finlande – appelé là-bas Juhannus – célèbrent également l’arrivée de l’été nordique.

Midsommar ailleurs en Scandinavie.

Tradition et folklore font souvent bon ménage. ©Visit Sweden

L’appel de nature

Aux origines agricoles, les festivités contemporaines ont conservé quelques traditions. A commencer par le principe même de Midsommar : se reconnecter à la nature. Prendre conscience de sa place dans son environnement. 

Le jour J, ou parfois même la veille, les grandes villes du royaume connaissent un véritable exode urbain. Direction la côte, un lac ou la forêt profonde. Qu’importe l’endroit, tant que c’est au grand air. Les milliers de résidences secondaires qui parsèment le pourtour du territoire prennent vie dans un joyeu air de colonie de vacances. Entre amis ou en famille, l’essentiel c’est d’être ensemble.

Qu’il s’agisse d’organiser un pique-nique dans un parc, d’un barbecue aux abords du chalet familial ou d’une réunion d’anciens camarades d’école, à chacun sa recette du bonheur.

Midsommar, le jour des têtes couronnées

En juin, les paysages suédois se muent en une palette de couleurs, tantôt pastel, tantôt chatoyants. La faute aux floraisons successives des milliers d’espèces qui, elles-aussi, accueillent la chaleur estivale de la plus belle des manières.

La tradition veut que le jour sacré, Midsommarafton, fillettes et femmes confectionnent des couronnes de fleurs cueillies dans la journée. Ces têtes couronnées représentent d’ailleurs l’emblème constitutifs de Midsommar. Accompagnées de leurs hommes et enfants, parfois habillés en costumes blancs, elles lancent les festivités en chantant quelques airs familiers.

Selon la légende, toutes les filles doivent cueillir sept types de fleurs différentes et les mettre sous leur oreiller la veille du solstice d’été. Ce geste permettrait alors de rêver de son prince charmant.

Comment évoquer Midsommar sans mentionner le midsommarstång, le mât haut perché sur lequel s’enroulent et s’enlacent branches et fleurs en complète harmonie ? Toute la journée, petits et grands se rassemblent autour du mât et font la ronde au rythme des chansons traditionnelles suédoises. Esthétique et symbolique, puisqu’il représente la fertilité masculine et s’embrase à la nuit tombée en laissant s’échapper des flammes de spiritualité. 

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©Image Bank Sweden

Feux d’artifices gustatif et spirituel

A grandes occasions grand banquet, Midsommar n’échappe pas à la règle. Sur la table, généralement des dizaines de plats qui ravissent les papilles des convives. Hareng mariné, saumon et même élan accompagnés de pommes de terre sont mis à l’honneur, avant de faire place pour la reine de l’été : la fraise. Une multitude de gâteaux et tartes à la fraise sonnent la fin du repas, qui s’est sans doute étiré sur une bonne partie de la journée.

Entrez dans la ronde. ©Visit Sweden

Au crépuscule, la fête prend un tout autre tournant. C’est le moment choisi pour entrer dans un monde éphémère magique, celui du feu et des incantations. Le silence qui pèse entérine l’importance du moment. Réunis autour du krans, chacun admire l’embrasement du mât. Des crépitements du début, d’immenses flammes montent jusqu’au ciel pendant quelques minutes, avant d’être réduit en un tas de braise qui restera ardent jusqu’au lendemain matin. C’est peut-être là, la relation Ciel-Terre à la scandinave. Considérée depuis le VIème siècle comme signe de prospérité, ces feux de joie illumine cette nuit nordique féérique.

Cette chaleur incandescente ne freine cependant pas les ardeurs des plus courageux, ceux qui n’ont pas froid aux yeux. Pour clôturer les festivités, la tradition veut qu’après les danses, chacun se déshabille sur la jetée et plonge dans l’eau pour se rafraîchir les idées.

Comme le dirait bon nombre de Suédois, Midsommar ne se raconte pas, ça se vit !

Midsommar en 26 chansons.

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Les maisons scandinaves traditionnelles : pourquoi sont-elles en bois, rouges ou de différentes couleurs ?

Les maisons scandinaves traditionnelles : pourquoi sont-elles en bois, rouges ou de différentes couleurs ?

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Les maisons scandinaves traditionnelles : pourquoi sont-elles en bois, rouges ou de différentes couleurs ?

Temps de lecture : 5 min

Quand l’hiver s’abat dans les pays nordiques, les paysages semblent se parer d’une monochromie noire peu réjouissante. Heureusement, l’habitat vient apporter des touches de couleurs bienvenues et égaie le quotidien des habitants.

Les façades tantôt rouges, tantôt jaunes ou vertes, offrent une palette de coloris si caractéristique des maisons en bois scandinaves qu’il est difficile de se lasser.

Un cocktail scandinave de pigments dont il est difficile de se lasser en explorant les rues des villes et villages du Nord. Quelles sont les explications pour pousser les habitants à toujours construire des maisons en bois dans un tel climat ? Et pourquoi les maisons scandinaves sont rouges ou de couleurs différentes ?

L’instant nordique retrace l’histoire de l’architecture scandinave traditionnelle pour tout connaître sur le mode de vie nordique. 

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L'histoire des maisons scandinaves en bois

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Quand le béton remplace le bois

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Pourquoi les maisons scandinaves sont-elles rouges ?

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Comment choisir la couleur de sa maison scandinave ?

Pourquoi les maisons scandinaves sont-elles fabriquées en bois ?

Un équilibre entre accessibilité des ressources et contraintes économiques

Si vous avez déjà eu la chance de visiter la Scandinavie, vous avez sans doute remarqué qu’il est fréquent d’apercevoir des maisons en bois un peu partout, même en plein centre-ville. Loin d’être une question d’esthétisme, l’architecture nordique basée sur le bois répondait à l’origine avant tout à un impératif économique. 

En effet, jusqu’au début des années 1900, les épaisses forêts de conifères représentaient une source d’approvisionnement quasi-inépuisable pour bâtir les villes et les villages. À tel point que tout bâtiment qui pouvait être construit à base de bois… était fait en bois ! Maisons, échoppes ou encore églises étaient assemblées à partir de troncs et mises sur pied grâce à l’ingéniosité des charpentiers de l’époque. Bien que la plupart des édifices sont réalisés sans plan de construction, l’utilisation de ce matériau n’a pas empêché les architectes vikings et plus contemporains d’ériger de véritables chefs d’œuvre, à l’image de la légendaire église d’Heddal Stave ou de Borgund Stave.

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Un environnement 100% naturel, loin des villes urbanisées contemporaines. ©VisitFinland

Les propriétaires de maisons en bois scandinaves, faute d’argent, n’avaient bien souvent pas les moyens de traiter les surfaces extérieures. Le temps faisait son effet, si bien qu’après quelques années, une pellicule grise se développait pour résister aux intempéries et à l’usure du temps. 

Petit à petit, la peinture à pigments est devenue plus accessible pour permettre aux habitants de peigner leurs logis. Ainsi, le bois était doublement protégé, à la fois par la couche naturelle en surface du bois et par les pigments colorés. Progressivement, bourgs et villages se sont transformés en un tableau à ciel ouvert bi-chromatique : le rouge de sienne (punamulta en finnois) et le jaune ocre (keltamulta). Ces deux teintes offraient l’avantage d’être exploitées directement à partir de la terre. 

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Une reproduction d’une maison scandinave traditionnelle dans l’éco-musée de Skansen à Stockholm. ©El mundo conmigo

Quand le béton et la brique remplace le bois

Des maisons rustiques en bois oui, mais uniquement pour le peuple. Dans les années 1900, cette nouvelle philosophie d’urbanisme commence à se répandre en Norvège, en Suède et en Finlande – le Danemark ayant déjà été inspiré par l’urbanisme de la Prusse. Le système capitaliste incite les plus fortunés à se détacher de la masse, qu’il s’agisse de la mode ou du style de vie.

Pour se distinguer des classes paysannes, ouvrières ou moyennes, les riches ornent leurs maisons en maisons en bois scandinaves de fausses fenêtres ou de fausses colonnes en pierre sur les façades. Un trompe-l’œil puisque les colonnes masquaient en réalité l’enchevêtrement des rondins derrière elles. Très rapidement, les premières habitations conçues en briques ont fleuri dans les paysages nordiques. Les maisons de maîtres, les édifices publics, les grands magasins et les premiers immeubles en dur ont bouleversé l’apparence des villes. Alors que le jaune et le rouge restaient les teintes dominantes, la palette de couleurs s’est élargie : vert, bleu, orange, rose. 

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L’entretien régulier de ces nouveaux bâtiments représentait cependant leur principal défaut, si bien que bon nombre de constructions publiques n’étaient pas bien conservées. Ces dernières étaient laissées à nu et sans enduit, brisant de fait l’unité esthétique des cités nordiques. 

L’âge d’or du béton et de la brique au début du siècle dernier a pris fin avec l’apparition du mouvement de l’Art Nouveau. Les architectes de l’époque ne juraient alors plus que par la pierre, un matériau peu coûteux aussi abondant et plus solide que le bois. Le bois est alors devenu un marqueur de ruralité, la maison scandinave traditionnelle étant l’emblème des campagnes.

À partir des années 1930, le modernisme s’installe dans tous les pans de la société. Le mouvement Bauhaus qui a suivi a favorisé les couleurs primaires. Les façades en béton d’un blanc éclatant s’accordaient davantage à la lumière nordique. Aujourd’hui, les Scandinaves restent très attachés à leurs maisons en bois typiques, apportant gaieté et réconfort durant les longues journées d’hiver. 

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On voit la vie en rose à Helsinki (Bauhaus). ©Matador Network

Pourquoi les maisons scandinaves sont-elles principalement de couleur rouge ?

Le pigment rouge Falun, la teinte traditionnelle issue de la terre

Au XVIIe siècle, plus de 90% des maisons nordiques étaient rouges. Vous imaginez bien qu’il ne s’agit pas là d’un fruit du hasard. En effet, une ville au centre de la Suède dénommée Falun a donné son nom à la teinte rouge bordeaux si spécifique des maisons scandinaves. Provenant directement de la terre, ce pigment avait pour but d’imiter la couleur des briques des habitations de l’aristocratie.

Cette structure de classes sociales se retrouve donc dans l’architecture nordique ; le pigment rouge de Falun pour les agriculteurs et les paysans ; les couleurs plus joyeuses pour les familles dominantes inspirées par les façades d’Europe du Sud. Durant une période, la tendance fut même d’éclaircir au maximum sa devanture pour affirmer son statut plus élevé. 

Le rouge de Falun fut progressivement remplacé grâce aux nouvelles techniques d’extraction de pigments. Dans les centre-villes, il est encore possible d’admirer les différentes nuances de jaune, de bleu, de vert ou de rose des façades. Même avec les progrès d’industrialisation, le jaune et le blanc restaient moins chers que la peinture bleue. Il n’est d’ailleurs pas rare d’apercevoir des cadres de fenêtre blancs sur une maison à dominante rouge.

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La charmante vile de Porvoo en Finlande, l’illustration parfaite du style nordique ©Jana Walks Around

Ce cocktail de maisons scandinaves magnifiquement conservées fait le lien entre le passé et le présent et permet de comprendre l’histoire des villes et villages que l’on visite aujourd’hui.

Comment choisir la couleur de peinture de sa maison en bois scandinave ?

Le style nordique rouge, jaunes et blanc

Traditionnellement, les maisons des pays nordiques étaient peintes en blanc, jaune ou rouge. En plus de la rareté – et donc du coût – de certains pigments, chaque couleur a une connotation particulière et peut faire référence à une situation financière, géographique ou professionnelle particulière.

Les maisons rouges scandinaves : la couleur rouge est la moins chère à produire. Elle était obtenue en mélangeant de l’ocre avec de l’huile de foie de morue (ou d’autres huiles végétales ou animales). Par conséquent, de nombreux bâtiments situés dans des terres agricoles ou des zones de pêche où les revenus étaient inférieurs à la moyenne étaient pour la plupart peints en rouge. C’est pourquoi tant de granges à la campagne étaient traditionnellement peintes en rouge.

Les maisons jaunes nordiques : la couleur jaune était un peu plus chère que le rouge et était également créée en mélangeant de l’ocre avec de l’huile de foie de morue.

Les maisons blanches d’Europe du Nord : le blanc était la plus luxueuse des couleurs car c’était la plus chère. Autrefois, il fallait du zinc minéral pour créer de la peinture blanche qui était très chère.

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A Smögen en Suède, les pêcheur n’ont que faire du Jantelagen. ©L’instant nordique

Aujourd’hui, chacun peut aisément définir la couleur de sa maison. En Suède néanmoins, la tendance au conformisme au sein des communautés incite les habitants à respecter l’uniformité chromatique de leur voisinage. On retrouve ici le code de conduite sociale de la “loi de Jante” – Jantelagen en suédois – selon laquelle personne ne doit sortir de l’ordinaire et personne n’est supérieur à personne.

Vous savez désormais – presque – tout de l’origine des maisons en bois colorées scandinaves. Pour s’émerveiller devant ces façades typiques et authentiques, L’instant nordique vous conseille de visiter les petits villages de pêche de la côte ouest suédoise – le Bohuslan -, flâner dans les rues d’Helsinki ou vous balader en Norvège du Sud ou à Bergen.

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Le surströmming, quand la Suède en fait tout un plat

Le surströmming, quand la Suède en fait tout un plat

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Le surströmming, quand la Suède en fait tout un plat

Temps de lecture : 9 min

Certains l’affectionnent, d’autres l’abhorrent. Dans tous les cas, le surströmming ne laisse personne indifférent.

Auréolé de son titre de “nourriture la plus puante au monde”, ce mal-aimé de l’alimentation suédoise revient sur le devant de la scène culinaire grâce à son récent buzz médiatique et à d’inconditionnels fervents de ce poisson fermenté. 

Au point aujourd’hui de devenir progressivement un emblème de la gastronomie nordique.

Avant tout réputé pour son odeur pestilentielle, le surströmming est bel et bien un OVNI dans l’art de vivre épuré scandinave. Alors, le surströmming, ce hareng fermenté de plusieurs mois – voire années – peut-il redorer son image de bad boy de la cuisine suédoise ? L’instant nordique vous explique tout sur le surströmming.

Qu’est-ce que le surströmming ?

Vous l’aurez compris, le surströmming n’est pas le dernier meuble en kit venu du nord de l’Europe, mais bien une spécialité suédoise à la renommée internationale. On connaissait le saumon de Norvège (dont l’élevage intensif pose question), on pourrait bientôt voir débarquer le surströmming suédois dans nos assiettes. Encore faut-il que cette recette de hareng fermenté outrepasse les critiques. Car oui, le surströmming sent fort, très fort. Ne vous en inquiétez pas, il vous le rendra bien.

Cette mauvaise presse découle de son processus de fabrication, issu des méthodes de conversation séculaire. Un processus long et exigeant, indispensable pour faire ressortir les saveurs si reconnaissables du surströmming. 

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Le surströmming, un met traditionnel jusque dans le packaging. ©Röda Ulven

Chaque printemps, les harengs sont pêchés en mer Baltique puis ramenés dans les ports du royaume scandinave. Là, les têtes des poissons sont alors retirées pour ne garder que les corps, stockés dans une série de solutions d’eau salée. Après deux mois environ, les harengs partiellement conservés sont placés dans des boîtes hermétiques où ils continueront à fermenter durant le reste de l’année. Au minimum. Il est ensuite consommé accompagné de pommes de terre, de pain suédois et d’aromates fraîches, à l’image des smørrebrød danois.

Voir plus de recettes.

Ce plat populaire, largement décrié aujourd’hui, possède pourtant quelque chose de noble. Mieux, par extrapolation, on pourrait dire que le surströmming est en réalité un plat royal. Ainsi, sans un décret royal du XXe siècle instaurant l’impossibilité de vendre le hareng avant le troisième jeudi d’août, cette recette n’aurait sans doute jamais vu le jour. 

À cette époque, les pêcheurs n’ont eu d’autre choix que de plonger les harengs (strömming) dans des eaux aigres (surs-) pour favoriser une meilleure conservation. Cette ordonnance étant caduque aujourd’hui, les habitants du nord de la Suède – sur les rives de Hoga Kusten notamment – commémore encore cette date à l’occasion du “surströmmingspremiären”.

En fait-on toute une histoire avec le surströmming ?

Un aliment avec une telle célébrité doit avoir un lourd passé, pensez-vous ? Vous auriez incontestablement raison, tant le surströmming s’est imprégné dans l’histoire de la culture suédoise. Une histoire aussi riche que les calories qu’il comporte et aussi savoureuse que l’odeur qu’il dégage.

Deux théories sont avancées sur la genèse du surströmming. La première évoque un groupe de marins suédois, partis faire du commerce en Finlande, qui aurait vendu un tonneau de « mauvais » hareng. À court de sel pour conserver les poissons jusqu’au rivage, ils auraient néanmoins décidé de tenter leur chance dans les ports finlandais en contrepartie d’une ristourne.

En revenant quelque temps plus tard au pays des mille lacs, quel ne fût pas leur étonnement lorsque les habitants demandèrent d’autres stocks de harengs pourtant à moitié pourris ! Face à cet élan, les marins auraient alors goûté leur propre poisson, encore abasourdi par ce succès involontaire. De retour en Suède, ils auraient entamé un tour des marchés alimentaires du pays pour proposer leurs harengs fermentés. Cette campagne de communication rudimentaire deviendra par la suite la source de la fierté culinaire nationale que l’on connaît aujourd’hui. 

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La tête que vous ferez sans doute en ouvrant une boîte de harengs fermentés. ©Gurky

L’autre version, moins glorieuse, fait davantage écho à l’aspect royal du surströmming. Au XVe, le roi Gustav Vasa doit composer avec des troubles populaires qui essaiment un peu partout dans le royaume. L’une des raisons de la fronde : la pénurie de sel pour la conservation, faisant des longs mois d’hiver une véritable épreuve pour se nourrir. Contraints d’innover pour rendre consommables les aliments pendant plusieurs mois, les Suédois auraient donc naturellement placé des réserves de poissons dans de l’eau acidifiée… et le surströmming était inventé !

Avant eux, et même bien avant les Vikings, les hommes installés en Scandinavie avaient déjà trouvé des méthodes de fermentation du poisson, dans le sud de la Suède par exemple. Des chercheurs ont découvert 200.000 arêtes contenues dans des ballots avec de l’écorce de pin et de la graisse de phoque, le tout recouvert de peau de sanglier. Les poissons n’étaient pas salés, car la découverte est antérieure au sel, mais ils étaient placés dans le sol pour fermenter.

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Une idée cadeau de Noël ? Un pack complet de surströmming, de la bouche au pieds. ©Svensk Husman

Hareng fermenté, nez sensible s’abstenir

La spécificité si connue du surströmming dont le plat tire sa notoriété internationale n’est autre que son odeur. Nauséabondes, écœurantes, innommables : difficile de décrire correctement les émanations qui s’échappent de ces harengs fermentés pour celui ou celle qui s’y est déjà confronté. 

D’après une étude sérieuse d’un centre de recherche japonais, l’odeur du surströmming a été classée parmi l’une des plus putride au monde. Pour vous donner une idée, le surströmming devance le Hongeo-hoe coréen (de la raie fermentée pendant plusieurs années), le nattō japonais (du soja fermenté possèdent des bactéries intestinales) et le plus piquant des fromages en boîte – le fameux durian, le fruit asiatique, n’intégrant même pas ce classement.

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Oskars, la marque emblématique du surströmming. ©Oskars.se

L’art de la dégustation du surströmming

Une saveur semble avoir été inventée spécifiquement pour la dégustation du hareng fermenté : l’umami. Cette 5ème saveur – en plus du sucré, du salé, de l’acide et de l’amer – provient d’un terme japonais qui désigne un goût qui tapisse la langue et reste longtemps en bouche. Difficile à trouver dans sa forme cuisinée en Europe, elle est pourtant universelle puisque l’umami fait partie des premières saveurs que l’on connaît à travers le lait maternel. L’ensemble des techniques culinaires que l’homme a développées dans sa quête de la sapidité (fermentation, séchage, maturation, longues cuissons) ont pour résultat cette cinquième saveur qui concentre la matière. 

Les amateurs de harengs fermentés sont donc attirés par sa riche saveur umami, en défendant la relative sobriété du goût comparé à l’odeur que le surströmming dégage. À peine le hareng en bouche, son caractère puissant embaume l’ensemble du palais, passant du sensation crémeuse à l’aigre. Chaque mâchée redonne vit au goût si particulier, c’est pourquoi il est recommandé de l’avaler rapidement accompagné de pommes de terre ou d’une petite dose d’aquavit, un alcool suédois proche de la vodka, ou l’un des vins scandinaves en vogue. Traditionnellement, on tartine un morceau de tunnbröd – un pain plat suédois – de surströmming, sur lequel on appose des oignons tranchés, de la crème et de la ciboulette.

Attention : en Suède, on ne badine pas avec le surströmming ! Sa dégustation est une activité sociale à part entière qui porte un nom : la surströmmingsskiva, c’est-à-dire la fête du surströmming. Il vous est conseillé de bien choisir vos amis avec qui partager ce moment ; son odeur putride pourrait mettre mal à l’aise plus d’un novice. Sinon, vous pouvez vous exiler pour déguster les harengs, à la manière de Bröd för en, le restaurant qui ne sert qu’un couvert par jour.

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Vous allez régaler vos convives avec une telle talbe. ©MatMalin.se

Le surströmming, une explosion d’odeurs à l’ouverture

Petite subtilité si, en lisant cet article, vous avez encore envie de tenter l’expérience du surströmming : l’ouverture de la boîte de conserve. Loin d’être un acte anodin, un protocole est à respecter car les gaz libérés dus à la fermentation pressurisent et peuvent déformer l’étain hermétique. Autrement dit, la boîte de conserve peut littéralement exploser entre vos mains. Imaginez les conséquences d’une telle catastrophe…

Nous vous recommandons donc d’ouvrir votre boîte de surströmming à l’extérieur, dans un espace aéré, de la plonger dans un sceau d’eau et de la percer avec un ouvre-boîte. L’eau emprisonnera alors le jus – et certaines odeurs incommodantes. La technique du sceau d’eau empêchera également la boîte de vous exploser au visage.

Vous pensiez que l’expérience s’arrêtait là ? Détrompez-vous ! La prochaine étape consiste à vider, rincer et éviscérer les poissons. Car oui, le surströmming traditionnel est un hareng fermenté… entier. Dit crûment, la boîte de conserve regorge de viscères de poisson pourri avant de pouvoir savourer ce plat typique suédois. Ce n’est seulement qu’après avoir nettoyé complètement les poissons que vous pourrez passer à table. Bon appétit !

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En toast, le surströmming paraît inoffensif. ©Pinterest

Surströmming challenge et faits insolites

Il est tellement spécial que la dégustation de harengs fermentés possède son propre défi : le surströmming challenge. Deux options sont acceptées ; pour les plus frileux, se contenter d’ouvrir simplement la boîte et de humer l’odeur pendant quelques secondes ; les plus aventuriers iront jusqu’à avaler quelques morceaux de poissons. L’important, c’est de participer ! Un conseil à garder en tête si vous voulez vous lancer dans ce défi : bien respecter la méthode d’ouverture de la boîte de surströmming.

Preuve que sa distinction d’odeur la plus puante de la gastronomie mondiale n’est pas volée, le surströmming est par exemple interdit par la plupart des compagnies aériennes. Cela n’a pas empêché ses défenseurs de lui consacrer un musée, le Fiskevistet, ouvert en 2005 à Skeppsmalen dans le nord de la Suède.

Comme la plupart des sujets clivants, le surströmming entretient ses mythes et légendes. L’une d’entre elles raconte qu’en 1981, un propriétaire allemand aurait expulsé un locataire sans préavis après que celui-ci ait répandu de la saumure de hareng fermenté dans la cage d’escalier de son immeuble. Lorsqu’il a été traduit en justice, le tribunal s’est prononcé en faveur de la résiliation du contrat. Pour quelle raison ? Car les avocats du propriétaire auraient ouvert un bidon de saumure dans la salle d’audience. Le tribunal aurait déclaré qu’il « s’était convaincu que l’odeur dégoûtante de la saumure de poisson dépassait de loin le degré que les autres locataires de l’immeuble pouvaient tolérer ». 

Vous envoyez expérimenter le surströmming ? Vous avez envie d’essayer ? Partagez vos impressions en commentaires !

Découvrir la Suède.

Le syndrome de Stockholm, histoire d’un phénomène controversé

Le syndrome de Stockholm, histoire d’un phénomène controversé

Le syndrome de Stockholm, histoire d’un phénomène controversé

Temps de lecture : 10 min

Peu de villes résonnent autant dans le monde scientifique que celle-ci. Habituellement dépeinte comme une capitale paisible, régulièrement classée dans les métropoles où il fait le bon vivre, Stockholm cache aussi un côté plus sombre. Une face plutôt entachée que cachée : celle du syndrome de Stockholm.

Comment un obscur braquage dans une banque suédoise a donné naissance à un phénomène aussi stupéfiant que renversant.

Il y a des scénarios dans lequel la réalité dépasse la fiction. Et d’autres dans lesquels la fiction n’a jamais pu égaler la réalité. Les événements de 1973 dans la capitale suédoises font partie de la seconde catégorie. Décryptage du syndrome de Stockholm.

Syndrome de Stockholm, le scénario idéal d’un film

Que celui qui n’a jamais vu ce film ou cette série télé un million de fois auparavant me jette la première pierre : un criminel entame un braquage, ses plans ne se déroulent pas comme prévus. Il en vient alors à prendre un ou plusieurs otages pour défier les forces de l’ordre. 

La situation se tend et semble se prolonger. A l’extérieur, le chef de la police s’impatiente et ne voit d’autres alternatives que de préparer un assaut. Assez perdu de temps, la situation apparaît comme figée, inamovible. “- Non, bon sang ! » s’exclame le détective rebelle – notre héros, bien sûr. “- Il y a des personnes innocentes à l’intérieur, mon capitaine. Je peux parler à ce type. Donnez-moi juste plus de temps… » La suite, on la connaît tant le scénario a été utilisée pour le petit ou grand écran. Les fans de la Casa de Papel ne diront pas le contraire.

A l’intérieur, les otages commencent à perdre espoir eux-aussi, à mesure que les heures s’écoulent. S’échapper ? Coopérer ? Prier ? Des questions cruciales auxquelles se confrontent à un moment ou à un autre ceux qui deviennent bien souvent une simple monnaie d’échange. Un tableau relativement noir, figure constante des situations quasi-désespérées.

Netflix et le cinéma aiment romantiser le syndrome de Stockholm. ©La Casa de papel

Mais il arrive parfois – rarement – que la relation entre ravisseur et captif prenne un tout autre tournant. Inattendu. Presque mystérieux. D’une peur extrême, les sentiments de la victime s’apaisent progressivement, au point de développer une véritable sympathie pour ses ravisseurs. Devenus des protecteurs à ses yeux, l’otage en vient à prendre leur défense. C’est ce sentiment d’attachement contre-nature qui est communément appelé syndrome de Stockholm.

Si beaucoup d’entre nous avons une vague idée de la définition du syndrome de Stockholm, il est tout aussi probable que l’histoire et l’explication du processus psychologique qui en découle ne soient pas tout à fait claires. 

Policiers et médias couvrent le braquage en face du bâtiment de la Kreditbanken. ©AFP Photo/Roland Jansson/Getty Images

Les origines du syndrome de Stockholm

Les faits, rien que les faits comme dirait un enquêteur de la police scientifique. Il faut donc remonter au milieu des années 1970 pour que la première expérience du syndrome de Stockholm soit identifiée et donc baptisée comme telle.

Inutile de faire durer le suspens plus longtemps. Si cette “pathologie” reconnue par les psychologues porte le nom de la capitale suédoise, c’est bien parce qu’elle fut le théâtre d’un braquage interminable. 

Pendant six longs jours, la Kreditbanken de Stockholm fut le terrain de jeu d’un criminel déjà célèbre, Jan-Erik Olsson. En 1973, ce dernier décide de commettre le “casse du siècle” en solo. Alors qu’il envisageait de sortir au plus vite de l’établissement financier, il se voit contraint de prendre quatre employés en otage pour espérer réussir sa tentative de vol. Parmi eux, Kristin Ehnmark, Elisabeth Oldgren, Birgitta Lundblad et Sven Safstrom. Pendant près d’une semaine, ils sont retenus dans la chambre forte de la banque, avant qu’un ancien compagnon de cellule de prison d’Olsson ne les rejoigne.

Quelle fut la surprise des observateurs venus du monde entier lors de la libération de la Kreditbanken. Bien que complètement déboussolée et sous le choc, une partie des victimes se serait liée de compassion pour leurs ravisseurs. Pis, elles les auraient peut-être même aidés dans leur quête…

Ce n’est que des années plus tard qu’une des captives, Kristin Ehnmark, a confirmé ce qui planait encore comme une fantaisie. Dans un article de la BBC publié en 2013, date d’anniversaire du vol rocambolesque, elle revient sur un événement clé qui s’est déroulé durant le siège. “C’est un état dans lequel on entre lorsque toutes nos valeurs et la morale que nous avons changent d’une certaine manière.”

Pendant six longs jours, la Kreditbanken de Stockholm fut le terrain de jeu d’un criminel déjà célèbre, Jan-Erik Olsson. En 1973, ce dernier décide de commettre le “casse du siècle” en solo. Alors qu’il envisageait de sortir au plus vite de l’établissement financier, il se voit contraint de prendre quatre employés en otage pour espérer réussir sa tentative de vol. Parmi eux, Kristin Ehnmark, Elisabeth Oldgren, Birgitta Lundblad et Sven Safstrom. Pendant près d’une semaine, ils sont retenus dans la chambre forte de la banque, avant qu’un ancien compagnon de cellule de prison d’Olsson ne les rejoigne.

Jan-Erik Olsson encerclé par les forces de l’ordre. L’image a fait le tour du monde. ©Dagens Nyheter

Prise en otage par le criminel, Kristin Ehnmark a alors l’occasion d’échanger avec le Premier ministre suédois de l’époque, Olof Palme, par téléphone. A la surprise générale, elle implore les autorités de la laisser s’enfuir avec les ravisseurs, ses ravisseurs.

Je fais entièrement confiance au voleur. Je ne suis pas désespérée. Il ne nous a rien fait. Au contraire, il a été très gentil. Mais vous savez, Olof, ce dont j’ai peur, c’est que la police nous attaque et nous tue.
/ Kristin Ehnmark au Premier ministre suédois

Voilà que le syndrome de Stockholm était né.

Une version corroborée par un autre otage, Sven Safstrom. Quelques temps après sa libération, il émet une déclaration sans équivoque, affirmant qu’il avait ressenti de la gratitude envers Olsson. Non seulement de la gratitude mais également de la reconnaissance. “En nous traitant bien pendant tous ces jours éprouvants, on le considérait comme un Dieu à ce moment-là.”Alors qu’il le menaçait avec une arme, Olsson se rétracta et lui assura qu’il aurait la vie saine. Qu’il pourrait même se saoûler s’il le souhaitait. Étrange proposition tout de même que d’offrir un canon quand les armes de guerre pointent toutes en votre direction.

Comment appréhender le syndrome de Stockholm ?

Comme tout événement marquant de ce type, de nombreuses légendes et mythes entourent le braquage de la Kreditbanken. Par extension, cet intérêt planétaire pour ce phénomène étrange que représente le développement affective de la relation ravisseur-victime, nouvellement considéré par les psychologues, renferme également sa part de mystère. 

Toujours est-il que le terme “syndrome de Stockholm » aurait été utilisé pour la première fois par le criminologue et psychiatre Nils Bejerot puis développé par le psychiatre Dr Frank Ochberg. Le second, enrôlé par les autorités américaines afin d’aider les agences à élaborer des stratégies face aux situations d’otages, a défendu l’expression du syndrome de Stockholm auprès de la National Task Force on Terrorism and Disorder des États-Unis. Son travail de recherche, autant décrié que défendu, a trouvé sa légitimité pleine et entièrement acquise lorsque les prestigieux organismes de la Scotland Yard et du FBI ont soutenu le psychiatre. 

La liberté à une saveur particulière pour ses ex-otages retenus en Iran. ©CNN International

En filigrane, Ochberg a théorisé le syndrome de Stockholm comme un fait se caractérisant par un processus en plusieurs phases. “D’abord, une peur extrême de la situation dans laquelle la victime se trouve et dont elle est sûre de mourir. Puis, une sorte d’infantilisation, incapables de manger, de parler ou d’aller aux toilettes sans permission. Enfin, une fois le traumatisme vécu, la victime éprouve un gratitude primitive pour le don de la vie à la moindre attention de gentillesse de la part du kidnappeur. »

Une prise de conscience de la situation complètement illogique et qui, à chaque fois, se retrouve impossible à résoudre pour le cerveau de la victime tant ses émotions jouent les montagnes russes. « Pour terminer, l’otage nie que c’est bien le ravisseur qui l’a mis dans cette situation. Dans son esprit, il ne s’agit pas d’un ravisseur mais d’un sauveur de vies”, conclut Ochberg.

Syndrôme de Stockholm… et syndrome planétaire

La Suède serait donc la “terre originelle” du syndrome de Stockholm qui, comme le terme “syndrome” l’indique, fait fi des barrières et des frontières. Depuis 1973, plusieurs dizaines d’événements de ce type se sont produits, généralement très médiatisés. Évidemment.

Le cas de Natascha Kampusch reste le plus marquant dans la chronologie contemporaine européenne. Huit ans sans pouvoir sortir à l’extérieur. Un enfer interminable pour la majorité d’entre nous. A la mort de son ravisseur pourtant, Wolfgang Priklopil, la jeune femme autrichienne aurait pleuré et serait allée jusqu’à lui rendre hommage à la morgue avant qu’il ne soit enterré.

De l’ombre à la lumière, Natascha Kampusch. ©Ullstein Bild

Une autre victime d’enlèvement dont le nom revient souvent dans les conversations en évoquant le syndrome de Stockholm est Elizabeth Smart. Cette adolescente de l’Utah fut enlevée dans sa chambre et enfermée pendant neuf mois par un groupe d’hommes, déclarés plus tard atteints de folie et handicapés mentaux. Elizabeth Smart aurait fait preuve d’une inquiétude inhabituelle pour la sécurité de ses ravisseurs malgré les viols quotidiens répétés et les menaces de mort qu’elle subissait. 

Enfin, la plus célèbre des victimes présumées du syndrome de Stockholm reste peut-être Patty Hearst. En 1974, soit un an après l’épisode de la Kreditbanken, la richissime héritière est faite prisonnière par des révolutionnaires militants qui se baptisent l’Armée de libération symbolique (ALS). 

Cependant, au cours de ses 19 mois de captivité, la jeune femme semble avoir développé une certaine affinité pour ses ravisseurs, jusqu’à adopter quelques-unes de leurs croyances. Au moment de la fuite des ravisseurs, des témoins rapportent qu’elle ne semblait pas du tout se comporter comme une captive, mais couvrirait les arrières des fugitifs avec une arme de guerre. 

Patty Hearst, victime ou coupable du syndrome de Stockholm ? ©Magnolia Pictures

Après de multiples rebondissements, son avocat la compare lors de son procès à “un zombie à faible QI et à faibles effets avec d’énormes trous de mémoires.” Patty Hearst publiera en 1982 un ouvrage dans lequel elle se défend et explique qu’il s’agissait essentiellement de “critères psychologiques d’une prisonnière de guerre forcée« .

L’affaire, naturellement controversée et sensationnelle à plusieurs niveaux, a mis en émoi toute l’Amérique. Reconnue coupable, Patty Hearst passera seulement 22 mois en détention, avant d’être libérée par le Président des États-Unis en personne, Jimmy Carter. Des années plus tard, le Président Bill Clinton lui accorde à son tour une grâce complète le dernier jour de son mandat. Tout un symbole pour celui qui, depuis ses débuts en politique, plaide en faveur d’une justice plus stricte en matière d’application des peines énoncées, des pires crimes aux délits les plus mineurs.

Le syndrome de Stockholm, une mesure émotionnelle à trois temps

Le syndrome de Stockholm, cette symphonie émotive en trois temps, court encore souvent dans la tête des victimes bien des années après. De ce fait, un état mental aussi complexe que celui correspondant au syndrome de Stockholm, ancré dans le traumatisme, la coercition, les menaces et teinté de peur face la mort, est bien sûr difficile à mesurer ou à quantifier. 

Alors que le syndrome de Stockholm reste controversé même parmi les professionnels de la santé et les agents des forces de l’ordre, le FBI a rédigé un article sur le sujet. En 2007 et conformément à l’application d’une nouvelle loi, un article fut ajouté pour décrire la possibilité, certes minime, que les ravisseurs développent des sentiments positifs envers leurs captifs ou vice versa. Y est mentionné en dessous comment tirer profit de ce phénomène et faire ainsi en sorte d’assurer la libération des otages en toute sécurité.

A peine 18 mois après le braquage de la Kreditbanken, Hollywood se rue déjà sur le phénomène du syndrome de Stockholm. ©Dog Day Afternoon

A l’inverse, certains experts s’érigent contre cette mystification d’un événement si particulier. Hugh McGowan, ancien négociateur de la police de New-York, est l’un des leurs. 

« Il serait difficile de dire que le syndrome de Stockholm existe. Stockholm était une situation unique. Elle s’est produite à peu près au moment où nous commencions à voir davantage de prises d’otages. Parfois, dans le domaine de la psychologie, les gens cherchent la relation entre la cause et l’effet quand bien même elle n’existe pas.« 

Interview à la BBC en 2014.

D’autres tentent le parallèle entre prise d’otage et violence conjugale. Ils affirment que l’on retrouve les mêmes principes sous-jacents du syndrome de Stockholm, largement acceptés ce type de situations par exemple. Malgré les circonstances, la victime peut développer des sentiments d’empathie pour son agresseur, voire se sentir protectrice à leur égard. 

Le dernier argument qui ébranle la théorie du syndrome de Stockholm est défendu par personne d’autre… qu’une ancienne otage de ce fameux syndrome de Stockholm. 

Natascha Kampusch, détenue pendant huit ans à partir de ses 10 ans dans une cave en Autriche, rejette en bloc l’irrationalité du processus de captivité. Selon elle, elle « trouve très naturel que vous vous adaptiez pour vous identifier à votre kidnappeur. Surtout si vous passez beaucoup de temps avec cette personne. C’est une question d’empathie, de communication. Rechercher la normalité dans le cadre d’un crime n’est pas un syndrome. C’est une stratégie de survie.« 

Découvrir la Suède.

Le futur du vin se jouera-t-il en Scandinavie ?

Le futur du vin se jouera-t-il en Scandinavie ?

Le futur du vin se jouera-t-il en Scandinavie ?

Temps de lecture : 13 min

Au restaurant ou lors d’un dîner entre amis, le choix du vin revêt souvent une importance capitale. Au pays du champagne et du vin rouge, proposer un breuvage étranger peut amener quelques remarques voire l’ire de ses convives.

Vin italien ? Passe encore. Espagnol ? Attention, on est déjà sur la pente glissante ? Californien ou chilien ? Pourquoi partir si loin alors que le monde entier envie nos Bordeaux et Bourgogne. Et vin scandinave pendant qu’on y est ! 

Mesdames, messieurs, cachez ce petit rictus que nous ne saurions voir : les Vikings ont débuté leur croisade viticole et sont prêts à donner du fil à retordre aux vignerons de nos régions.

Les vins danois, suédois et norvégiens ne sont plus le simple fait de quelques illuminés en mal de raisins fermentés. Réchauffement climatique oblige, les terres polaires se réchauffent autant qu’elles se vivifient. Et certains comptent bien saisir l’opportunité d’y implanter vignobles et châteaux sur ces côtés septentrionales.  Il est grand temps de revoir la carte des vins

Une courte histoire du vin en Scandinavie

En Scandinavie, la viticulture moderne n’a soufflé qu’une trentaine de printemps certes, mais ses racines sont bien plus anciennes. La production de vin remonte à l’époque médiévale, lorsque cette région de l’Atlantique Nord jouissait d’un climat plus doux.

En Suède et au Danemark, des preuves de l’existence de vignobles établis autour de monastères catholiques ont été révélées. Combien de temps ont duré ces exploitations viticoles ? Difficile à estimer puisqu’une fois le climat devenu trop rude, la viticulture a été délaissée. Ce n’est qu’à la fin des années 1990 que la vinification a commencé à renaître de ses cendres.

Le Danemark fut le pionnier en la matière. La raison principale de ce nouvel élan repose évidemment sur la plus grande douceur de son climat et la fertilité de ses sols, notamment dans la péninsule continentale du Jutland. 

Aujourd’hui, il reste encore le pays scandinave qui enregistre la plus grosse production de vin avec une centaine d’exploitants actifs.

Une place de leader de plus en plus contestée, notamment par son voisin suédois. En Suède, le climat tempéré de la côte ouest permet aux régions de Skåne, d’Halland et de Småland de tirer leurs épingles du jeu. Les nouveaux vignobles y fleurissent année après année au point d’être devenue un pays viticole agréé par l’Union Européenne en 1999. Plus de 100 hectares de vignobles dessinent l’horizon des paysages linéaires suédois.

Un avantage dont ne peut pas se targuer la Norvège. Avec sa multitude de fjords et les Alpes scandinaves qui courent du Nord au Sud, les contraintes géographiques compliquent l’implantation de parcelles. Pourtant, certains ont vu un potentiel intéressant en y développant une viticulture plus traditionnelle, se jouant des dénivelés pour faire pousser des vignes en espalier. 

 

A la recherche du temps perdu

Dans le monde, il existe plusieurs types de personnes. Bien sûr, il y a aussi ceux qui voient toujours le verre vide, et ceux qui se débrouillent pour avoir toujours le verre plein – ceux-là ont probablement un penchant trop prononcé pour la boisson.

Enfin, il y a ceux qui voient toujours le verre à moitié-plein, que l’on qualifie généralement d’optimistes. Les viticulteurs scandinaves appartiennent sans aucun doute à cette dernière catégorie.

La culture du raisin ne s’est jamais réellement adaptée aux climats nordiques mais grâce aux progrès techniques, à des variétés plus résistantes et à l’intérêt et l’enthousiasme grandissants des peuples du Nord, de plus en plus de vignobles sortent de terre. Il faut comprendre ici la viticulture composée de vignes et de raisins, et non la fermentation d’autres fruits ou de baies, pratique qui existait déjà depuis des siècles.

La rapidité de leur croissance, accélérée par un ensoleillement quasi garanti du mois de juin au mois d’août. Pour capter un maximum de chaleur, les layons sont généralement plus espacés que les vignes françaises.
A cause de leur jeunesse, les pieds de vigne sont particulièrement droits et raides, loin du charme naturel des branches torsadées de leurs cousins latins.

La particularité des cépages de Scandinavie ?

Cette conquête de terres fertiles n’aurait pas été possible sans l’apport des technologies modernes. Ainsi, les possibilités du monde viticole sont continuellement repoussées et remises en question. Dans un monde où la Chine est considérée par beaucoup comme la nouvelle terre promise pour la production de vin et où, depuis des années, les viticulteurs français achètent des terres en Angleterre pour assurer leur succès futur face aux changements climatiques, la définition d’un bon cru se retrouve challengée par les amateurs de vin.

Bien sûr, il est encore difficile pour les vins scandinaves de concurrencer les domaines prestigieux, en matière de prix notamment. Les coûts de démarrage énormes, la production limitée et le climat capricieux pèsent trop lourds pour rivaliser sur le marché international. Ils ont cependant le mérite d’apporter un vent de fraîcheur dans une industrie de chasse-gardée, invitant chacun à repenser son rapport à l’or rouge tout en offrant une nouvelle expérience gustative.

Terroir et territoires d’Europe du Nord

Ah, le terroir… Concept tant apprécié par les amoureux du vin, il définit le lien entre les caractéristiques du sol et du vin. En Bourgogne par exemple, il s’agit même d’une croyance fortement ancrée pour affirmer aux yeux du monde le « génie bourguignon ». Ce génie peut être débattu – les Bourguignons se sont inspirés du savoir-faire des Romains -mais il est certain qu’il ajoute une part de mythologie – on parlerait de storytelling aujourd’hui – pour faire rayonner cette région viticole. 

Bien que d’origine française, les Scandinaves aiment reprendre cette notion de terroir pour qualifier un mets ou un vin de qualité supérieure. En choisissant des variétés aptes à faire face à des amplitudes de températures plus élevées – habituellement comprises entre 30 et 50 degrés – la culture de la vigne suscite des vocations dans quelques territoires d’Europe du Nord. C’est ainsi que les plantations de Lerkekåsa dans le Telemark, en Norvège, peuvent se vanter de rafler la palme du vignoble le plus septentrional du monde.

Pour la vinification, la grande majorité des cépages sont issus de souches hybrides, les “piwi”. Les différents croisement leur permettent de résister davantage au froid, au gel et aux maladies spécifiques de la région.
On classe ces types de raisins résistants dans la catégorie des « super-bio », avec l’avantage de limiter les interventions dans le vignoble. Une caractéristique indissociable de l’intérêt essentiel que porte les politiques agricoles scandinaves, bien en avance en matière d’agriculture biologique. Parmi les familles de raisins présentes sous ces latitudes,on peut citer le raisin blanc Solaris (voir ci-dessous) et les variétés rouges de Rondo et de Regent.

Pour ces producteurs optimistes, malgré les innombrables épreuves climatiques et géographiques, un autre obstacle se dresse devant eux : démonter les préjugés culturels et prouver qu’il n’y pas que la bière et la vodka pour faire exister la Scandinavie sur la carte des boissons alcoolisées. Au milieu des forêts de pins et des lacs glaciaires pousse désormais une nature située encore à l’aube de sa jeunesse : les vignobles nordiques. 

Les vins scandinaves, une identité à défendre

Astadvingard, Ørnberg Vin, Kvelland vingård. Ces noms ne vous évoquent peut-être rien. Pourtant, ils font partie des meilleurs vins produits en Scandinavie. Afin de s’engouffrer dans la brèche des pays émergeants du monde viticoles, ils ont dû adopter des stratégies marketing bien ficelées, axées principalement sur les similarités de goûts et les tempéraments des habitants locaux.

Quand la robe élégante d’un Saint-Émilion souhaite refléter l’élégance à la française, que les effluves d’un Jérez ont la saveur du caractère bien trempé des Andalous et qu’un Cabernet californien surfe sur le culte d’un corps bien dessiné, à quoi peuvent s’accrocher les vins scandinaves ? Une bonne dose de modestie, une touche de frilosité et un brin de générosité ? Sans doute un peu de tout à ça à la fois.

La parenthèse poésie refermée, est-il – déjà – possible d’affirmer l’existence d’un style proprement scandinave ? La réponse est oui. Premièrement, ce n’est pas un hasard si ce fameux terroir est si cher aux producteurs. La corrélation goût-lieu du vignoble  

paraît évidente, tant les nuances entre chaque domaine sont perceptibles. La croissance rapide des vignes, la courte saison de développement et la fraîcheur des sols tend à donner des vins à plus forte acidité et plus durs en bouche que les vins d’Europe continentale. Dans les régions du Nord, les raisins doivent parfois être cueillis avant même d’être mûrs à 100%, ce qui explique par exemple une faible teneur en sucre.

Ce “manque d’intensité” comparé au reste des vins du monde a néanmoins un avantage majeur : l’acidité représente un atout clé pour la longévité et la fraîcheur d’un vin. Ainsi, il n’est pas rare de retrouver des notes de fleur de sureau, de minéraux voire de groseilles dans certains vins blancs issus du raisin de type Solaris. Reconnaissons en revanche que les vins rouges ont davantage de mal à conquérir les palais, à cause notamment de la présence de raisins trop précoces – le verjus – au moment de la vinification. De nombreuses expérimentations ont lieu pour trouver ce savant équilibre sucre/acidité.

Solaris, le cépage best-seller d’Europe du Nord

A l’origine, producteurs et maîtres de chais ont pris l’option d’importer des cépages de renom. Il est vite apparu que là-haut, seuls les raisins résistants au froid restaient en vie.
Au sud de la Baltique, le long des côtes allemandes, plusieurs exploitations viticoles se sont regroupées en coopérative pour mettre au monde un type de raisin particulièrement robuste. De là est né le Solaris (1975). 

L’origine du raisin Solaris.

Le Solaris est désormais cultivé dans une vingtaine de pays et truste la pôle position au Danemark, en Suède et en Norvège. Sa capacité d’adaptation aux terres scandinaves en a fait le cépage le plus répandu du vignoble nordique. Plutôt sec, relativement doux et minéral, ce vin blanc se marie parfaitement à un poisson ou une spécialité gastronomique locale. Surtout, il a l’avantage de plaire à un large public, des non-initiés aux amateurs plus exigeants. Cependant, attention aux apparences trompeuses : la clarté de sa robe ne doit pas faire oublier un taux d’alcool élevé à 14%. A déguster plutôt qu’à boire, donc.

Une réponse aux attentes des consommateurs locaux

Pour comprendre l’essor des vignobles scandinaves, il est nécessaire de souligner certains chiffres évocateurs. Par exemple, la consommation totale de vin dans les pays scandinaves a augmenté au cours des dix dernières années, la Suède se trouvant ainsi en tête avec ses 26 litres par habitant en 2017 (contre une moyenne européenne de 23,9 litres). Dans le même temps, la consommation globale d’alcool dans le pays des kanelbullar a baissé de 8% selon le Conseil Suédois d’Information sur l’alcool et les autres drogues.

De plus, l’achat et l’importation de bouteilles dans d’autres pays européens (20% du total environ) a largement diminué et les recettes de Systembolaget, à travers lequel le royaume impose un monopole d’État, ont augmenté. On peut y dresser une hypothèse difficile à réfuter : les Suédois achètent sans doute moins d’alcool, mais se procurent des breuvages plus chers, dont des vins de qualité supérieure.

Grâce à des personnalités iconiques (le groupe ABBA, Björn Borg, Bjarke Ingels,…), les sociétés scandinaves se sont ouvertes sur le monde. Une ouverture d’esprit encouragée par les politiques éducatives, résultante de la colonie importante d’expatriés Danois, Norvégiens et Suédois et des communautés de backpackers présents aux quatre coins du monde.

Cet intérêt accru pour les voyages a contribué à l’apparition de nouvelles habitudes alimentaires, et par ricochet l’émergence de talents gastronomiques reconnus. En l’espace de quelques années seulement, Copenhague est devenue l’une des capitales européennes de la l’art culinaire, attirant des chefs du monde entier. Un bon plat ne pouvant être accompagné que d’un vin digne de ce nom, la curiosité pour l’oenologie, en particulier pour le vin naturel, est devenue florissante.

Ce potentiel, les néo-viticulteurs du Nord compte bien l’exploiter. En plus d’être dans la droite ligne d’une alimentation biologique et produite localement – la majorité des vignobles sont biologiques, le cuivre étant interdit par exemple en Suède – les vins scandinaves sont faciles d’accès et apporte ce surplus de fraîcheur qui souligne les saveurs de la gastronomie brute mais élégante de la région.

Des récompenses et un avenir prometteur

L’avenir du vin scandinave semble prometteur et suscite un enthousiasme certain, tant chez les producteurs que chez les consommateurs. Mais les législations locales sont un frein au plein développement des exploitants. 

En tant que pays disposant d’un système de monopole d’État sur l’alcool, les producteurs de vin suédois n’ont pas la possibilité de vendre leurs produits sur leurs domaines. Cela signifie que vous pouvez vous rendre dans un vignoble, faire une dégustation sans toutefois repartir avec une cagette sous le bras.

Cette contrainte est à l’origine d’un nouveau lobby porté par les viticulteurs pour pousser le gouvernement à prendre des mesures leur permettant de vendre aux visiteurs.

A contrario, la Norvège a légiféré sur la question, voyant d’un bon oeil l’intérêt de diversifier ses marchandises d’exportation. L’or rouge pourrait-il bientôt dépasser l’or noir ?  

A l’échelle scandinave, il n’existe pas encore – malheureusement – d’appellation d’origine protégée pour le vin. Impossible donc de distinguer les vins supérieurs des autres, tous les domaines bénéficiant du titre de vin de table. En 2018, seule la région viticole de Dons au Danemark a réussi à obtenir une AOP (Appellation d’origine protégée).

Ce précieux sésame lui offre le luxe d’apparaître comme l’appellation de vin la plus septentrionale de l’UE.

Dans ce présent encore incertain, des événements encourageants sont à noter. A commencer par la présence du vin suédois Phantasmagoria – une récolte tardive au nom de cépage éponyme, fermentée dans des fûts de chêne français – à La Cité du Vin à Bordeaux.

Il n’est pas le seul à avoir attiré l’attention des oenologues internationaux. Au cours des trois dernières années, les viticulteurs suédois ont reçu plus de 20 médailles. Citons notamment le vignoble de Kullaberg (9,5 hectares) couronné à deux reprise à l’International Wine Challenge de Londres en 2018 et 2019 (médaillé de bronze).

De façon évidente, les vins scandinaves ne deviendront jamais les superstars que sont les vins de Bourgogne ou de Toscane. La quantité de production encore très limitée, les producteurs peu nombreux et les risques climatiques importants ne pourront jamais rattraper le savoir-faire ancestral des prestigieux châteaux du Vieux continent.

Ils pourraient cependant apporter une approche renouvelée de l’oenologie faire et leur trou dans un paysage viticole aujourd’hui mondialisé.

Les vins notables scandinaves

Les vins danois

  • Ørnberg Vin, Sjaelland
  • Annisse Vingård, Sjaelland
  • Vinhuset Kvist & Vitus, Östjylland
  • Njord Vingaard
  • Skaersøgaard Vin

Les vins norvégiens

  • Lerkekåsa, Télémark

  • Kvelland Vingård, Vest-Agder

  • Egge Gård

Les vins suédois

  • Ästad Vingård, Halland

  • Gute Vingård, Gotland

  • Vingården i Klagshamn, Skåne

  • Fredholms Vin

  • Köpingsbergs Vingår

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